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La sclérose en plaques : ses effets sur vous et sur ceux qui vous sont chers

La présente brochure répond à de nombreuses questions que vous vous êtes peut-être déjà posées. Si vous le voulez, vous pouvez commencer par consulter la table des matières et lire immédiatement ce qui vous intéresse le plus, quitte à revenir aux autres sujets, un peu plus tard.

Grâce à la générosité de personnes atteintes de sclérose en plaques, qui nous ont fait part de leurs sentiments et de leurs impressions, la présente publication a été rendue aussi personnelle et utile que possible. Dans bien des cas, leurs propos décrivaient tellement bien la situation exposée que nous les avons cités intégralement.

La Société canadienne de la sclérose en plaques et d'autres organismes de votre milieu vous offrent de nombreuses ressources. Pour obtenir de l'aide, communiquez avec votre section locale ou votre division de la Société canadienne de la sclérose en plaques. Vous trouverez les coordonnées des divisions, à la fin du présent document.

Introduction à la SP

Symptômes de SP

Traitements

Recherche

Vivre avec la SP

Émotions et SP

Société canadienne de la sclérose en plaques



Introduction à la SP

Qu'est-ce que la sclérose en plaques ?
La sclérose en plaques (SP) est la maladie du système nerveux central la plus répandue chez les jeunes adultes du Canada. On estime à 50 000 le nombre de femmes et d'hommes atteints de cette maladie au Canada et, chaque jour, environ trois nouveaux cas de sclérose en plaques sont enregistrés dans notre pays.

La cause de la sclérose en plaques demeure inconnue. On sait cependant que la SP s'attaque à la gaine de myéline qui entoure les fibres nerveuses du système nerveux central (cerveau et moelle épinière). La myéline est essentielle à la propagation de l'influx nerveux. Si elle n'est que légèrement détériorée, l'influx n'est pas très altéré. En revanche, si la détérioration s'avère importante et si la myéline est remplacée par du tissu cicatriciel, l'influx peut être complètement bloqué.

L'appellation " sclérose en plaques " s'explique par le fait que le tissu lésé (la myéline) se sclérose (durcit) et forme des plaques disséminées dans le système nerveux central.

La SP varie grandement d'une personne à l'autre, tant dans son évolution que dans son degré de gravité. Certains ne subissent que quelques poussées et ont peu de limitations. D'autres présentent la forme " cyclique ", caractérisée par une alternance de poussées et de rémissions. D'autres encore sont atteints de la forme " progressive " qui peut être
" primaire " ou " secondaire ". La forme progressive primaire se distingue par une aggravation continue des symptômes qui commence dès le début de la maladie et une absence presque complète de rémission. La forme progressive secondaire est la forme qui, d'abord cyclique (poussées-rémissions), évolue ensuite de façon progressive, entraînant une aggravation continue des symptômes. La plupart des personnes atteintes de SP présentent la forme cyclique ou la forme progressive secondaire.

Les symptômes de sclérose en plaques apparaissent généralement au début de l'âge adulte. En effet, cette maladie est le plus souvent diagnostiquée chez les personnes dont l'âge varie entre 20 et 40 ans, mais il arrive qu'elle se manifeste chez des personnes plus jeunes ou plus âgées, l'âge moyen au moment du diagnostic étant de 30 ans. Elle touche deux fois plus de femmes que d'hommes.

Que va-t-il m'arriver ? Je n'ai que le fauteuil roulant en tête
L'évolution de la SP varie considérablement d'une personne à l'autre. Au moment du diagnostic, le médecin ne peut donc prévoir ce qui attend son patient au cours des cinq ou dix prochaines années. Heureusement, il existe maintenant des traitements pour la forme cyclique qui peuvent aussi s'avérer utiles dans la forme progressive secondaire accompagnée de poussées. En outre, de nombreux médicaments peuvent soulager certains symptômes. (Pour en savoir plus, se reporter à la section sur les traitements.)

Au cours d'une poussée de SP, la gaine de myéline s'enflamme, ralentissant ou bloquant la conduction nerveuse. Il en résulte des symptômes tels que l'incoordination, la faiblesse, des fourmillements, une perte de sensibilité, une vision double (diplopie) ou des troubles vésicaux. Lorsque l'inflammation est grave, la myéline peut se détériorer. Cependant, une remyélinisation naturelle accompagne parfois les rémissions. Par ailleurs, les lésions peuvent se recouvrir de tissu cicatriciel et empêcher les fibres nerveuses de bien jouer leur rôle. S'il ne se forme pas de tissu cicatriciel sur la lésion, les symptômes peuvent disparaître et un rétablissement complet peut survenir. Dans bien des cas, les poussées alternent avec les rémissions pendant des années.

Étant donné que l'évolution de la SP est très variable, il est impossible de faire de pronostic. Mais dites-vous bien que cette maladie n'est pas mortelle et ne mène pas systématiquement au fauteuil roulant. Selon une étude de 25 ans, effectuée à Rochester, dans le Minnesota, l'espérance de vie des personnes atteintes de SP ne serait diminuée tout au plus que de 15 pour cent. Les deux tiers des nombreux participants à cette étude pouvaient encore marcher avec ou sans aide après toutes ces années. Une autre étude, menée par des chercheurs de l'Université Western Ontario, a montré que les incapacités attribuables à la SP s'aggravent beaucoup moins rapidement qu'on ne le croit en général. Par exemple, 50 pour cent des participants à l'étude n'ont eu besoin d'une canne pour marcher sur une distance équivalente à une demie-rue que 15 ans après le début de la maladie.

« J'utilise mon fauteuil roulant au lieu de mes cannes quand je dois parcourir de grandes distances, par exemple pour aller dans les magasins ou au musée. Comme ça, je ménage mes forces et je reste en forme plus longtemps. »

Il faut voir la canne et le fauteuil roulant comme des moyens de se déplacer plus facilement et non pas comme des signes d'échec personnel. Il se peut aussi que vous n'en ayez besoin que pour une courte période, en attendant une rémission.

Pourquoi le diagnostic a-t-il été si long à venir ?
Il n'existe pas encore d'épreuve diagnostique spécifique pour la sclérose en plaques. Les divers symptômes que vous pouvez avoir éprouvés ces derniers mois ou dernières années ressemblaient peut-être beaucoup à ceux d'autres maladies. Le médecin doit donc commencer par éliminer toutes les autres possibilités s'il veut être certain de son diagnostic. Celui-ci doit être basé sur des signes et symptômes d'atteinte neurologique dans au moins deux régions différentes du système nerveux central, observés à des périodes distinctes.

Avant de poser un diagnostic de sclérose en plaques, l'omnipraticien ou le neurologue prendra note de tous les antécédents médicaux du patient et lui fera un examen neurologique. Il évaluera les réflexes, les sensibilités, l'état du nerf optique, la démarche et la coordination. Selon les résultats obtenus, il pourra poursuivre les tests, soit pour écarter la possibilité d'une autre maladie ou pour confirmer un diagnostic de SP.

Les épreuves diagnostiques peuvent comprendre :

  • les potentiels évoqués (PÉ), qui mesurent la vitesse de conduction dans diverses régions du système nerveux central ;
  • la tomodensitométrie par ordinateur (TO), qui permet de visualiser le système nerveux central à l'aide d'une technique radiographique capable de déceler les zones démyélinisées ;
  • l'imagerie par résonance magnétique (IRM), qui permet d'explorer le système nerveux central sans recourir aux rayons X et de révéler les zones démyélinisées avec beaucoup plus de précision que la TO ;
  • la ponction lombaire (PL) pour voir si le liquide céphalo-rachidien (LCR) présente des taux élevés de bandes oligoclonales et de gammaglobulines. Bien qu'on ne puisse fonder un diagnostic de SP sur les seuls résultats d'une ponction lombaire, cette technique peut aider à confirmer celui-ci.

Pour ne pas alarmer inutilement les patients, certains médecins ne parlent pas tout de suite de sclérose en plaques, mais plutôt de la possibilité d'une infection post-virale ou d'un trouble nerveux, en présence de symptômes tels que les troubles visuels, l'incoordination, les fourmillements, les étourdissements ou les engourdissements. Certaines personnes atteintes de SP ont déjà été adressées à un psychiatre, aux fins d'évaluation psychologique. Cependant, nombre des symptômes ci-dessus sont observés dans d'autres affections ; en conséquence, toutes les personnes qui les ressentent ne sont pas nécessairement atteintes de SP. On peut tout de même facilement comprendre la frustration que peut vivre une personne qui se sent malade et dont la maladie n'est pas diagnostiquée.

« J'en voulais à mes médecins de ne pas m'avoir dit franchement ce que j'avais. Ça m'a soulagé de savoir le nom de ma maladie, même si je l'ai appris par hasard en lisant une fiche d'admission à l'hôpital. »

Chez bien des gens, le diagnostic de SP produit un choc terrible qui peut entraîner beaucoup d'angoisse, de colère et de chagrin. Ces réactions sont tout à fait naturelles et normales. Il peut être bon alors de partager ses sentiments avec son médecin, ses proches, ses amis, un prêtre ou des conseillers de la Société canadienne de la sclérose en plaques. Le fait d'exprimer ouvertement ses craintes et ses sentiments peut aider à accepter le diagnostic. La lecture de la publication intitulée La relation médecin-patient dans la sclérose en plaques pourrait aussi vous être utile. Écrite par un médecin atteint de SP, elle traite de certains problèmes engendrés par le processus diagnostique. Demandez-la à la Société de la SP.

Qu'est-ce qui cause la sclérose en plaques ?
On ignore toujours la cause de la sclérose en plaques, bien que plusieurs hypothèses aient été avancées.

Certains chercheurs croient que cette maladie est causée par un virus banal, comme celui de la rougeole ou de l'herpès. L'infection peut avoir été observée durant l'enfance, même si les symptômes de SP ne se manifesteront généralement qu'à l'âge adulte.

D'autres croient qu'il s'agit d'une maladie « auto-immune ». Un facteur quelconque porterait alors l'organisme à devenir allergique à lui-même. Le système immunitaire qui détruit habituellement les envahisseurs étrangers, tels les virus et les bactéries, se tournerait contre une partie de l'organisme qui l'abrite, en l'occurrence, la gaine de myéline des fibres nerveuses du système nerveux central. Ce phénomène altère la conduction nerveuse et provoque les symptômes de la sclérose en plaques.

Il appert également que la SP se manifeste plus souvent chez des personnes qui auraient une prédisposition génétique à cette maladie. Des études ont montré que cette prédisposition varie selon l'origine ethnique et que les proches parents des personnes atteintes de sclérose en plaques ont un taux de risque légèrement plus élevé de développer cette maladie. Par ailleurs, les données actuelles portent à croire que plusieurs gènes jouent un rôle dans cette prédisposition. Les recherches se poursuivent dans ce domaine étant donné que la découverte de ces gènes nous permettrait de mettre au point des traitements plus efficaces pour la sclérose en plaques.

Nombre de chercheurs s'entendent pour dire que la SP est une maladie multifactorielle, c'est-à-dire causée par plusieurs facteurs. En fait, les trois domaines de recherche mentionnés plus haut (viral, immunologique et génétique) pourraient être interreliés. Les scientifiques soupçonnent que la SP soit attribuable à trois facteurs (exposition à un virus, prédisposition génétique et auto-immunité) qui doivent être réunis pour que la maladie se développe. Il est possible qu'un virus banal amène le système immunitaire à attaquer le système nerveux central et à le détériorer chez une personne génétiquement prédisposée à la sclérose en plaques.

Votre section de la Société canadienne de la sclérose en plaques est informée de façon régulière sur les plus récents progrès de la recherche et les nouveaux traitements. En vous y joignant, vous vous assurez d'être tenu au courant de tous les développements dans ces domaines.

Pourquoi ai-je la sclérose en plaques ? Pourquoi moi ?
Certains facteurs peuvent augmenter la vulnérabilité d'une personne à la SP, sans qu'elle n'ait rien fait pour « mériter » cela. On sait que le Canada est une région où l'incidence de la SP est élevée. Le nombre de cas dans notre pays dépasse de beaucoup celui du sud des États-Unis et du Mexique, par exemple. En effet, de récentes études épidémiologiques (de populations) canadiennes révèlent des taux de SP variant entre 90 et 200 cas par 100 000 habitants. Par ailleurs, des autopsies pratiquées au Canada et à l'étranger prouvent que certaines personnes atteintes de SP ne présentent jamais de symptômes apparents de cette maladie. Ces données laissent croire que le taux de fréquence de la SP au Canada varie entre 175 et 200 cas par 100 000 habitants, soit un cas par 500 à 750 personnes.

L'âge influe aussi sur le développement de la SP. C'est entre 20 et 40 ans que les premiers symptômes apparaissent dans environ les deux tiers des cas. Cependant, il arrive que le diagnostic ne soit posé que bien des années plus tard, soit lorsque la personne atteinte a plus de 45 ans. On constate alors souvent que les symptômes s'étaient déjà manifestés, mais n'avaient pas été assez graves ou n'avaient pas duré assez longtemps pour justifier une consultation médicale. Dans le dernier tiers, les premiers symptômes surviennent et le diagnostic est posé avant que la personne atteigne 20 ans ou après ses 40 ans. Soulignons qu'environ trois nouveaux cas de SP sont enregistrés chaque jour au Canada.


Mes enfants peuvent-ils avoir la sclérose en plaques ?
La SP n'est pas contagieuse, ni héréditaire, au sens usuel du terme. Il est probable qu'un certain nombre de facteurs doivent être présents pour qu'elle se développe.

Certains peuples (Européens du Nord) sont plus prédisposés à la SP. On enregistre également un taux d'incidence plus élevé de SP parmi les membres des familles touchées par cette maladie et en particulier chez les jumeaux vrais, qui présentent le même bagage génétique. Il ne faut toutefois pas oublier que des facteurs environnementaux doivent également être présents et que la plupart des personnes atteintes de SP n'ont pas de parents atteints de cette maladie.

Veuillez communiquer avec la Société de la SP pour tout autre renseignement sur la recherche génétique dans la SP.

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Symptômes de SP

Symptômes courants de SP
Les symptômes de la SP sont imprévisibles et varient considérablement d'une personne à l'autre et d'une période à l'autre chez une même personne. Ils peuvent comprendre une grande fatigabilité, de l'incoordination, des difficultés d'élocution, des tremblements, des pertes d'équilibre, de la spasticité, des troubles visuels, vésicaux, intestinaux, locomoteurs et cognitifs, voire la paralysie. Le présent chapitre traite des symptômes de SP parmi les plus fréquents. N'hésitez pas à consulter votre médecin dès l'apparition d'un nouveau symptôme. Vous pouvez consulter également la section sur les traitements.

Troubles de la vessie dans la SP
Les troubles vésicaux sont assez répandus chez les personnes atteintes de SP. Vous devrez peut-être voir votre médecin à quelques reprises avant de trouver un traitement efficace. Ce dernier peut aussi vous adresser à un spécialiste. Si vous urinez souvent ou avez de la difficulté à évacuer vos urines, consultez votre médecin sans tarder.

Certains médicaments peuvent calmer une vessie hyperactive, tandis que d'autres activent le processus d'élimination des urines lorsque celui-ci semble ralenti. De nombreuses personnes bénéficient de tels traitements. Si vous remarquez des changements dans vos habitudes urinaires ou si vous éprouvez des troubles vésicaux, parlez-en à votre médecin.

L'infection des voies urinaires peut se manifester par des mictions fréquentes, une odeur forte et la décoloration de l'urine et, parfois, des douleurs abdominales ou dorsales et de la fièvre. La présence de la SP peut empêcher l'appareil urinaire de se rétablir sans médicament. Ne tentez donc pas de régler vous-même ce genre de problème. Il existe aussi des moyens d'évacuer le plus d'urine possible de sa vessie - l'urine résiduelle provoque souvent des infections. Informez-vous auprès de votre médecin.

Vous pouvez résoudre le problème, dans une certaine mesure, en prenant vos liquides aux bons moments. Lorsqu'elles commencent à éprouver des troubles urinaires, certaines personnes évitent de boire. Cela est dangereux. Il est important pour les reins de recevoir deux litres de liquide par jour pour bien éliminer les déchets de l'organisme.

Il faudra donc planifier votre consommation de liquide. Par exemple, n'en prenez pas beaucoup avant de sortir ou d'aller au lit. La quantité totale de liquide peut être absorbée sans problème si elle est répartie sur une plus longue période de temps. Les boissons contenant de la caféine et de l'alcool peuvent aggraver la situation lorsque le besoin d'uriner est déjà pressant ou fréquent. On recommande donc d'en limiter la consommation.

Dans les cas d'incontinence, on pourra se procurer à prix raisonnable des vêtements, culottes et autres protections qui peuvent s'avérer utiles aux personnes qui ont de la difficulté à maîtriser leur vessie. Ces produits sont offerts dans les pharmacies et magasins d'articles médicaux. Les prix varient d'un endroit à l'autre, alors magasinez !

Vos problèmes ne sont pas tous nécessairement reliés à la SP. Les hommes peuvent avoir des troubles de la prostate, et les femmes, des infections vaginales qui n'ont rien à voir avec la SP. Mieux vaut confier au médecin le soin de déterminer la cause de vos symptômes et de les traiter.

Pour en savoir davantage, lisez Les troubles de la vessie dans la sclérose en plaques, publié par la Société canadienne de la sclérose en plaques.

La sclérose en plaques a-t-elle des effets sur la fonction intestinale ?
La constipation semble plus fréquente chez les personnes atteintes de SP que dans la population en général. Il existe plusieurs moyens de la combattre.

Disons, d'abord, qu'il n'est pas nécessaire d'aller à la selle tous les jours pour être en bonne santé. Cependant, si vous n'y allez que tous les trois ou quatre jours, vous vous exposez à des désagréments tels que nausées, maux de tête et sensation de malaise général.

Le choix d'un moment pour aller à la selle, la consommation de liquide, l'alimentation et l'activité physique sont les principaux facteurs à considérer.

  1. Choix du moment - Choisissez un moment précis de la journée pour aller à la selle. Étant donné que l'intestin fonctionne plus facilement après les repas, allez-y après le déjeuner ou après le souper, selon votre préférence.
  2. Consommation de liquide - Pour garder les selles molles, il faut boire deux litres de liquide par jour. L'évacuation peut aussi être facilitée par l'absorption d'une boisson chaude avant le repas ou avant d'aller à la selle.
  3. Alimentation - Vous devez avoir une alimentation saine, riche en fibres (céréales de son, légumes et fruits). Le son est un des laxatifs naturels les moins coûteux et les plus faciles à obtenir. Ajoutez-en quelques cuillerées à thé (10 ml) aux pains de viande, pains, soupes, bouillis ou à presque n'importe quel mélange à cuire. Prenez du jus de pruneau, de citron, ou encore une orange, une pomme ou des figues, le soir, si vous allez à la selle le matin, et le matin, si vous allez à la selle le soir.
  4. Activité physique - L'activité et l'exercice favorisent l'évacuation des selles. Faites autant d'exercice que vous le pouvez, en évitant toutefois de vous épuiser.

Si la constipation persiste, votre médecin pourra vous prescrire des médicaments, suppositoires, laxatifs ou lavements, en guise de traitement temporaire.

L'irrégularité peut être le symptôme d'une maladie autre que la SP. Il importe donc d'en parler à votre médecin.

Pour de plus amples renseignements sur les troubles intestinaux dans la SP, communiquez avec votre division ou votre section de la Société et demandez un exemplaire de Mieux comprendre les troubles intestinaux dans la sclérose en plaques.

Comment composer avec la fatigue ?
La fatigue est un des symptômes les plus fréquents et les moins compris de la SP. Elle entraîne souvent des conflits avec les compagnons de travail, les amis ou les membres de la famille qui accusent parfois de paresse la personne atteinte de sclérose en plaques. Pourtant, la fatigue est un symptôme très réel, attribuable à la détérioration du système nerveux.

Si la fatigue vous mine, déterminez vos limites physiques et organisez votre emploi du temps de façon à tirer le maximum de vos réserves d'énergie. Essayez de dormir un nombre d'heures assez régulier, chaque nuit, d'avoir autant d'activités physiques que possible, sans exagérer toutefois, et de vous reposer ou de faire une sieste, au besoin.

Des études sur l'amantadine (Symmetrelmd), agent antiviral, laissent croire que ce médicament peut atténuer la fatigue chez certaines personnes atteintes de SP. On emploie également des amphétamines dans certains cas pour traiter ce symptôme. Parlez de ces options avec votre médecin.

Le niveau de fatigue peut varier d'une journée à l'autre. Les médecins ne peuvent expliquer cela ? alors ne vous attendez pas à ce que votre famille y comprenne quelque chose. Il se peut que vous deviez souvent expliquer ce que vous ressentez, sans quoi votre comportement pourra demeurer un mystère pour vos proches.

« Il m'arrive d'être extrêmement fatigué, mais je peux faire tout ce que je veux si je répartis bien mes activités quotidiennes. Apprendre à respecter mes limites a été un pas très important dans mon adaptation à la maladie. »

Comment appliquer cela dans la vie de tous les jours ? Par exemple, si vous travaillez à la maison (dans la cuisine, l'atelier, etc.), vous vous faciliterez la tâche en réorganisant votre lieu de travail de façon à avoir sous la main les objets que vous utilisez le plus fréquemment. Installez des étagères tournantes dans vos armoires, prévoyez un tabouret élevé sur lequel vous vous assoirez le plus souvent possible pour accomplir vos tâches : épluchage de légumes, repassage, activités de loisir, etc. Ayez une table sur roulettes qui vous permettra de transporter plusieurs articles à la fois, et s'il s'agit d'objets lourds, demandez à quelqu'un d'autre de les déplacer pour vous. L'ergothérapeute peut vous aider à évaluer la somme d'énergie que requièrent vos activités et vous proposer des façons de ménager vos forces.

Que vous travailliez à l'extérieur ou au foyer, organisez votre journée de manière à exécuter les tâches les plus difficiles ou indispensables, au moment où vous vous sentez le plus en forme. Et lorsque vous avez moins d'énergie, passez aux tâches plus légères ou reposez-vous. Si votre emploi est très exigeant sur le plan physique, il conviendrait peut-être d'en chercher un qui vous permettrait d'être plus productif sans saper toute votre énergie.

Pour vous éclairer sur la fatigue, lisez Composer avec la fatigue, publié par la Société canadienne de la sclérose en plaques.

La douleur est-elle un symptôme de SP ?
J'ai passablement mal au dos et aux jambes, pourtant on m'a dit que la SP n'était pas douloureuse.
La plupart des personnes atteintes de SP ressentent de la douleur à un moment ou à un autre. Bien qu'on ne connaisse pas très bien la cause de ces douleurs, nous savons que la conduction nerveuse dans le système nerveux central est altérée dans la SP et que cette altération peut être la source de douleurs.

Les maux de dos sont les plus courants, et pourraient être attribuables aux efforts imposés par la marche aux muscles dorsaux affaiblis ou atteints de spasticité. Des spasmes aux jambes peuvent aussi survenir (lorsque la spasticité est prononcée) et provoquer des crampes douloureuses intermittentes, lorsque vous êtes assis ou couché.

Il existe de nombreux moyens d'alléger ces symptômes. Certains médecins suggèrent de calmer la douleur en lui substituant un autre type de sensation, tels la pression, la chaleur, le froid ou le massage.

Les douleurs causées par la spasticité (raideur) peuvent être soulagées par des étirements. Elles sont parfois attribuables à une mauvaise démarche qu'on peut améliorer au moyen d'un appareil approprié. Dans certains cas de douleurs récalcitrantes, le recours aux médicaments peut s'avérer nécessaire. La spasticité est aussi traitée par des antispasmodiques, tel le baclofène, ou un médicament plus récent, la tizanidine (Zanaflexmd). Les tranquillisants et des médicaments contre l'épilepsie (stabilisant le système nerveux) sont parfois utilisés. Les réactions aux médicaments variant d'une personne à l'autre, votre médecin devra peut-être vous en faire essayer plusieurs avant de trouver le plus efficace pour vous.

Vous constaterez peut-être qu'un bon massage ou la prise d'un analgésique tel que l'aspirine, soulage les muscles endoloris ou fatigués, y compris les maux de dos, à l'heure du coucher. Pour toute autre thérapie appropriée, consultez votre médecin. Il se peut que des symptômes comme la sensation de serrement ou de « corset » ne puissent être soulagés par les médicaments existants. Si vous ressentez ce type de symptôme, parlez-en à votre médecin, car il peut avoir une autre origine que la SP.

La névralgie du trijumeau (connue aussi sous le nom de tic douloureux) se manifeste quelquefois chez les personnes atteintes de SP sous la forme d'une douleur vive à un côté du visage, qui dure en général plusieurs secondes. Cette douleur est traitable. N'hésitez pas à en parler à votre médecin.

N'oubliez jamais qu'une personne atteinte de SP peut aussi souffrir d'arthrite, de migraines, de lombalgies, etc. Informez votre médecin de vos douleurs afin qu'il puisse en trouver l'origine et les traiter efficacement.

La SP a-t-elle des effets sur la mémoire ? J'ai l'impression d'avoir tout oublié, parfois.
Il arrive aux personnes atteintes de SP de présenter des troubles de la mémoire et de la concentration. Ces problèmes inquiètent ces personnes et leurs proches et entraînent quelquefois beaucoup d'incompréhension et de frustration.

Les troubles de la mémoire sont de véritables symptômes de SP, causés directement par cette maladie. Comme tous les autres symptômes, ils peuvent être intermittents et s'aggraver sous l'effet de la fatigue, d'une infection ou du stress.

Les personnes touchées peuvent s'apercevoir que leurs idées s'embrouillent surtout lorsqu'elles sont fatiguées. D'autres éprouvent de la difficulté à maîtriser leurs émotions aussi bien qu'elles le voudraient. Elles se mettent à rire ou à pleurer pour un rien et craignent toujours que les autres soient témoins de ces réactions excessives. Ce problème peut mettre tout le monde mal à l'aise et mener à l'isolement.

La personne atteinte de SP peut paraître irritable ou hypersensible, et ses proches, en particulier, peuvent alors se sentir blessés et critiqués injustement. Ceux-ci la croiront devenue égoïste et incapable de comprendre leurs problèmes ni de se mettre à leur place. En outre, la dépression profonde que peut vivre la personne atteinte de SP s'avérera, pour certains proches, extrêmement difficile à supporter. Toute la famille aura peut-être alors besoin de conseils et de soutien.

Ces symptômes psychologiques sont directement attribuables à la SP, mais peuvent être associés aux réactions émotives de tous les membres de la famille qui tentent de s'adapter à la maladie. Une fois éclairés sur la situation, les proches pourront trouver des moyens de la corriger. Par exemple, la personne qui a des trous de mémoire pourrait toujours garder du papier et un crayon à portée de la main pour prendre en note ce qu'elle ne veut pas oublier.

Lorsqu'on sait que certaines difficultés sont causées par la SP, on se sent moins coupable, moins frustré et mieux disposé à accepter ses limites.

Bien que les troubles psychologiques ne soient pas rares dans la SP, nombre de personnes atteintes de SP n'en souffriront jamais.

– Gracieuseté de Dr Alexander Burnfield, M.B., B.S., M.R.C., Psych. De plus amples renseignements vous sont offerts dans La sclérose en plaques et vos émotions, publication offerte par la Société canadienne de la sclérose en plaques.

Qu'entend-on par « poussée »de SP ?
Pour une raison encore inexpliquée, la maladie semble se manifester sous forme de poussées, définies comme l'apparition de nouveaux symptômes ou l'aggravation d'anciens symptômes, durant au moins 24 heures. Les poussées sont entrecoupées de rémissions, c'est-à-dire de périodes où la maladie cesse de progresser et où la personne se rétablit plus ou moins. Il peut s'écouler des années parfois entre deux poussées.

« Je n'ai pas eu de poussée depuis plusieurs années, mais certains symptômes me rappellent de temps à autre que la maladie est toujours là.»

Les poussées peuvent être traitées. Pour de plus amples renseignements, se reporter à la section sur les traitements.

Certains patients sentent l'arrivée d'une poussée et règlent leur mode de vie en conséquence : ils se reposent davantage et ralentissent leurs activités. D'autres, au contraire, ne se sentent jamais pareil d'un jour à l'autre et doivent composer avec cette réalité.

Vos problèmes de santé ne sont pas tous causés par la SP. Les personnes atteintes de cette maladie ne sont pas plus sujettes que les autres aux maladies, mais peuvent quand même avoir, comme tout le monde, le rhume, la grippe, des fractures, des ulcères, le diabète, etc. Consultez donc votre médecin si vous ne vous sentez pas bien et surtout ne vous dites pas : « Ça doit être la sclérose en plaques ».

Qu'est-ce qui peut aggraver la SP ?
Évidemment, comme la SP comporte souvent des rémissions, les personnes qui ont cette maladie cherchent les causes possibles de leurs poussées qu'elles attribuent, entre autres, à des bouleversements émotifs, des infections, du surmenage, de la fatigue, des blessures et des interventions chirurgicales. Il semble aussi qu'une température élevée favorise l'aggravation des symptômes chez un grand nombre de personnes atteintes de cette maladie. Dans le cadre d'une étude sur ce phénomène, on a observé que les douches et les bains chauds, la fièvre et les grandes chaleurs accentuaient temporairement les symptômes de SP chez plus de la moitié des participants. Il est donc recommandé d'éviter la chaleur, autant que possible.

Bien qu'une poussée ait pu survenir immédiatement après l'une ou l'autre des situations ci-dessus, on n'a pu établir de constante à ce chapitre. Le seul facteur qui ait été associé sans contredit à une poussée est l'infection virale banale. Le lien entre les poussées et les bouleversements émotifs ou les traumatismes n'est pas aussi certain. Dans la majorité des poussées, aucune cause directe n'a pu être mise en évidence.

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Traitements

Les personnes atteintes de sclérose en plaques bénéficient depuis longtemps de nombreux traitements pour atténuer leurs symptômes et améliorer leur qualité de vie. Cependant, quatre nouveaux médicaments pour la forme cyclique (poussées-rémissions) de SP sont maintenant offerts au Canada. Ils sont décrits ci-dessous, suivis des traitements pour la forme progressive de SP et des médicaments pour les symptômes.

Traitements pour la SP cyclique (poussées-rémissions)
Trois interférons bêta (Avonexmc, Betaseronmd, Rebifmd) et une substance appelée acétate de glatiramère (Copaxonemc) ont été homologués au Canada pour le traitement de la forme cyclique (poussées-rémissions) de SP. Bien qu'il ne s'agisse pas de remèdes, ces médicaments peuvent diminuer du tiers environ la fréquence et la gravité des poussées dans la forme cyclique de SP. Les interférons bêta sont élaborés de façon naturelle dans l'organisme et agissent sur la régulation du système immunitaire. Ils sont obtenus par des techniques de génie génétique. Copaxonemc est un produit synthétique qui, sur le plan chimique, ressemble à un constituant de la myéline. Bien que son mode d'action ne soit pas encore parfaitement compris, il se pourrait qu'il agisse comme un
« leurre », détournant les cellules immunitaires de leur cible : la myéline .

Plusieurs études ont montré que les interférons bêta et l'acétate de glatiramère ralentissent la progression des incapacités. (Pour en savoir plus long sur ces quatre médicaments, composez le 1 800 268-7582 ou rendez-vous à notre site Web et cliquez sur « Recherche sur la SP », puis sur « Communications médicales ».)

Outre ces traitements qui ont fait leurs preuves, d'autres sont actuellement expérimentés. La Société de la SP publie des comptes rendus périodiques sur les progrès de la recherche, dans sa publication trimestrielle, SP Canada, et sur son site Web.

Traitements actuels pour la SP progressive
Alors que des traitements pour la forme cyclique sont offerts, il semble que la mise au point de traitements pour les formes progressives primaire et secondaire tarde quelque peu. Soulignons qu'il est plus difficile pour les chercheurs de prouver qu'un traitement est vraiment efficace dans ces formes de SP. Mais la recherche fait des progrès. En juin 1999, Santé Canada homologuait un intertéfon bêta-1b (Betaseronmd) pour la forme progressive secondaire de SP, suite à des résultats positifs obtenus lors d'un essai clinique mené en Europe. Une étude nord-américaine subséquente n'a toutefois pas montré les mêmes bons résultats. Par ailleurs, un essai sur l'interféron bêta-1a (Rebifmd) dans le traitement de la forme progressive secondaire de SP a donné des résultats positifs et négatifs.

Le mitoxantrone (Novantronemd), médicament employé contre le cancer, a été approuvé aux États-Unis pour le traitement de la SP cyclique (poussées-rémissions) aggravante, progressive secondaire et progressive récurrente. Bien qu'il n'ait pas été officiellement homologué pour la SP au Canada, certaines de nos cliniques et certains neurologues l'utilisent chez les personnes présentant une forme de SP à évolution rapide et chez celles qui ne répondent pas aux autres traitements. Le mitoxantrone est administré par voie intraveineuse (dans une veine). Le nombre de doses à vie est limité, en raison des risques de toxicité cardiaque.

Bien qu'aux premiers stades d'expérimentation, d'autres thérapeutiques sont évaluées, telles l'inoculation de cellules T, la thérapie peptidique, la thalidomide et la greffe de moelle osseuse. Leurs effets ne seront connus qu'après l'analyse des résultats des essais cliniques. On s'attend, toutefois, à ce que des traitements pour la forme progressive de SP soient bientôt offerts.

Traitements pour les poussées de SP
Les poussées (appelées aussi crises, attaques, exacerbations) sont souvent traitées par des stéroïdes tels que l'ACTH, la prednisone et la méthylprednisolone administrée par voie intraveineuse, dans le but d'en atténuer la gravité, surtout aux premiers stades de la maladie. Ces médicaments ne sont pas efficaces aux stades plus avancés, lorsque la maladie devient progressive, et peuvent même entraîner des effets secondaires nuisibles. Ce type de traitement ne doit pas être suivi à long terme.

Traitements pour les symptômes de SP

  1. Spasticité - Les personnes qui subissent une poussée grave de SP éprouvent souvent une raideur musculaire extrême. Aucun médicament à lui seul n'est parfaitement efficace, mais l'action combinée de médicaments (tels le baclofène, fréquemment utilisé, et la tizanidine [Zanaflexmd], maintenant disponible) et de la physiothérapie peut être bénéfique. On expérimente actuellement d'autres substances susceptibles de donner de meilleurs résultats.
  2. Troubles de la vessie - Les troubles vésicaux peuvent s'avérer un symptôme pénible qu'on peut toutefois traiter. La Société canadienne de la sclérose en plaques a publié une intéressante brochure sur le sujet, intitulée Les troubles de la vessie dans la sclérose en plaques. Des troubles intestinaux peuvent aussi se manifester, mais disparaîtront souvent à la suite de l'adoption de bonnes habitudes alimentaires.
  3. Tremblement - Chez les personnes gravement atteintes de SP, le tremblement peut être un handicap assez sérieux pour entraver les activités quotidiennes. Certains médicaments peuvent s'avérer efficaces, dans certains cas.
  4. Fatigue - De nombreuses personnes ayant la SP souffrent de fatigue. Il semble que l'amantadine (Symmetrelmd) atténue ce symptôme chez certaines d'entre elles. Changer ses habitudes de vie peut aussi s'avérer utile. Pour en savoir plus long sur la fatigue, demandez le dépliant intitulé Composer avec la fatigue dans la SP demande compréhension et organisation à la Société de la SP.
  5. Troubles visuels - La perte temporaire de la vue, la vision dédoublée (diplopie) et les mouvements saccadés de l'oeil figurent parmi les symptômes fréquents de la SP. Heureusement, ces problèmes disparaissent souvent de façon spontanée. Les troubles visuels sont parfois traités avec des stéroïdes. Si vous éprouvez ce genre de troubles, consultez votre médecin.
  6. Problèmes sexuels - La SP peut entraîner des problèmes sexuels chez certaines personnes. Ils peuvent être passagers, mais nécessitent parfois un traitement. La Société canadienne
    de la sclérose en plaques offre une brochure sur ce sujet : Sexualité et sclérose en plaques.
  7. Problèmes émotifs - Le diagnostic de SP provoque parfois de l'anxiété et un état dépressif qui peuvent aggraver les symptômes. Si tel est le cas, la brochure intitulée La sclérose en plaques et vos émotions, émise par la Société de la SP, vous sera utile. Vous pouvez aussi demander à votre médecin de vous adresser à un conseiller, un psychologue ou un psychiatre si vous avez de la difficulté à démêler vos sentiments.
  8. Troubles de la mémoire et de la concentration - De tels problèmes, comme tous ceux qui sont reliés à la SP, peuvent aller et venir.

Dois-je faire de l'exercice ou recourir à la physiothérapie ?
C'est en en parlant avec le médecin que vous verrez si la physiothérapie est indiquée dans votre cas. Par ailleurs, il peut être très utile après une poussée de faire évaluer vos capacités par des spécialistes de la réadaptation.

Il importe, toutefois, de savoir ce qu'est vraiment la physiothérapie, soit un moyen de mesurer ses aptitudes actuelles et de découvrir comment en tirer le meilleur parti. Le physiothérapeute peut vous aider à maximiser votre énergie actuelle et vous montrer, en collaboration avec un ergothérapeute, comment ménager vos forces. Les spécialistes de la réadaptation peuvent vous suggérer des exercices à faire chez vous et des aides ou accessoires qui vous permettront de demeurer aussi autonome que possible. Un ergothérapeute peut aussi se rendre chez vous pour vous conseiller sur l'adaptation de votre domicile en fonction de vos besoins.

Si vous désirez demeurer en bonne forme physique, adonnez-vous régulièrement à des activités sportives ou des exercices adaptés à vos capacités. Il faudra, bien sûr, renoncer aux sports très exigeants, à moins que vous ne soyez capable de les pratiquer. Bien des personnes ont pu maintenir leur tonus musculaire sans se fatiguer exagérément en suivant un programme régulier de natation ou de yoga. Avec le temps, vous arriverez à connaître vos limites quant à l'effort physique que vous pouvez déployer.

« Je me suis intéressé au yoga après avoir lu que cette forme d'exercice est la moins exigeante pour le corps, et particulièrement pour la colonne vertébrale. J'y ai trouvé un merveilleux moyen d'alléger la tension. Il m'a aussi permis de mieux composer avec la SP et m'a appris à me détendre. »

Bon nombre de sections de la Société canadienne de la sclérose en plaques offrent des programmes d'exercice (yoga, natation, taï chi, équitation). S'il n'y a pas de section dans votre région, voyez si des organismes locaux n'offriraient pas des programmes qui pourraient vous convenir.

À quelle fréquence dois-je voir le médecin ? La consultation de spécialistes est-elle recommandée ?
Vous devez voir votre médecin de façon régulière. Établissez avec lui la fréquence de vos consultations. Celle-ci variera en fonction de votre état de santé général. Vous devriez aussi vous assurer que vous pourrez toujours lui téléphoner entre les rendez-vous si votre état vous inquiète, car certains problèmes de santé non reliés à la SP peuvent survenir. Le traitement sera alors le même que pour toute autre personne.

Tâchez de trouver un médecin qui s'y connaît en sclérose en plaques et qui adoptera une approche thérapeutique globale.

Votre médecin et vous-même n'êtes pas les seuls intervenants dans votre traitement. Par exemple, vous devrez peut-être voir le neurologue pour des examens réguliers. Ce dernier ou votre médecin peut aussi vous adresser à une clinique de SP où vous trouverez des neurologues et des professionnels de la santé spécialisés dans le diagnostic et le traitement de la SP. Cliquez ici pour consulter la liste des cliniques de SP du Canada.

Au premier signe de troubles vésicaux ou intestinaux, vous devriez consulter votre médecin qui vous adressera à un spécialiste, au besoin. Le personnel du service de réadaptation - physiatre (spécialiste en médecine physique), ergothérapeute, physiothérapeute et autres - peut aussi être appelé à participer à l'évaluation de votre état et à votre traitement global. Par ailleurs, vous voudrez peut-être consulter un psychiatre ou un psychologue si vous avez des troubles cognitifs ou psychologiques.

Pour bien composer avec une incapacité, il faut pouvoir compter sur une équipe multidisciplinaire dont vous êtes à coup sûr le principal élément.

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Recherche

Où en est la recherche ?
La sclérose en plaques est une maladie complexe. C'est pourquoi la recherche s'effectue dans divers domaines, dont l'immunologie, la régénération de la myéline, la génétique, la virologie et l'épidémiologie.

Les virologues (spécialistes des virus) croient que la SP peut être causée par un virus banal, comme celui de la rougeole et l'un des virus de l'herpès. Le virus n'envahirait pas directement le cerveau, mais déclencherait une réaction auto-immune anormale. Nombre d'études portent sur cette hypothèse.

La SP est une maladie du système immunitaire, système complexe de défense contre les bactéries, les virus et les autres micro-organismes envahisseurs. Il arrive que la modification du mécanisme permettant de déceler et de détruire les envahisseurs suscite une réaction auto-immune. L'organisme se met alors à attaquer l'une ou l'autre de ses parties comme s'il s'agissait d'une substance étrangère. Voilà probablement ce qui se produit dans la SP.

D'autres chercheurs tentent de trouver des moyens d'amener la myéline à se régénérer après une poussée de SP. Habituellement, la myéline ne se régénère pas facilement chez l'adulte, mais les scientifiques cherchent des moyens de résoudre ce problème.

Une grande partie de la recherche effectuée sur la SP est de nature fondamentale. Les chercheurs essaient de comprendre le fonctionnement complexe du système nerveux central ainsi que les mécanismes et les causes des dérèglements de certaines parties de ce système. Une fois ces questions résolues, il sera beaucoup plus facile de trouver la cause et le remède de la sclérose en plaques.

La recherche sur la SP vise principalement à 1) découvrir la cause et les méthodes de prévention de la sclérose en plaques et 2) trouver un traitement qui arrêtera la progression de la maladie. L'expérimentation de divers traitements se poursuit, bien que la cause elle-même de la SP demeure inconnue. Les essais cliniques comportent différentes étapes permettant d'évaluer l'efficacité d'une thérapie ou d'un médicament - ceci n'est pas une mince tâche, étant donné la possibilité de rémissions spontanées dans la sclérose en plaques. Bien que personne ne puisse dire quand nous trouverons des solutions, l'optimisme des chercheurs grandit à mesure que s'approfondissent les connaissances sur le fonctionnement du système nerveux central et du système immunitaire.

La Société canadienne de la sclérose en plaques subventionne la recherche sur la SP depuis sa fondation, en 1948. Elle choisit les meilleurs projets de recherche provenant des universités et hôpitaux canadiens, suivant un examen minutieux des propositions qui lui sont soumises. D'autres organismes de SP dans le monde attachent aussi beaucoup d'importance à la recherche. La Société canadienne de la sclérose en plaques est membre de la Fédération internationale des organismes de sclérose en plaques. Chapeautant trente-huit organismes nationaux de SP, la Fédération coordonne la recherche sur la SP effectuée dans le monde entier et informe ses membres sur ce sujet. De temps à autre, les médias, y compris Internet, font état de percées dans la recherche sur la SP. Bien que les faits soient véridiques, en général, il arrive qu'ils soient incomplets ou livrés hors contexte. Votre section et votre division reçoivent les résultats des recherches effectuées au Canada et à l'étranger. Alors, si vous lisez ou entendez des nouvelles sur la SP, vérifiez ce qu'il en est auprès de votre division ou section ou rendez-vous à notre site Web : www.scleroseenplaques.ca.

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Vivre avec la SP

Existe-t-il des régimes particuliers pour les personnes atteintes de SP ?
Bien que certains régimes soit-disant efficaces dans la SP aient fait la manchette, ces dernières années, la Société canadienne de la sclérose en plaques n'en recommande aucun. Soulignons qu'il n'est pas prouvé scientifiquement non plus que de fortes doses de vitamines peuvent freiner l'évolution de la sclérose en plaques.

Étant donné qu'aux stades précoces de la SP, la majorité des personnes se rétablissent des poussées, qu'elles soient traitées ou non, il est très difficile de savoir si ce rétablissement est attribuable à l'évolution naturelle de la maladie ou à un régime particulier ou une vitaminothérapie. Avant d'apporter des changements draconiens à votre régime ou de prendre des vitamines, voyez un nutritionniste ou un médecin pour vous assurer de recevoir tous les nutriments dont vous avez besoin.

Pour être en santé, il importe d'avoir un régime équilibré et varié. Si vous avez des questions à ce sujet, communiquez avec votre centre local de services communautaires ou le service de nutrition du ministère de la Santé de votre province. La Société de la SP a aussi publié Bien manger - guide à l'intention des personnes atteintes de sclérose en plaques, qui vous décrit ce qu'est un bon régime alimentaire. Comme toutes les autres publications de la Société, celle-ci est offerte à votre section et à votre division.

Dois-je éviter l'alcool ?
Consultez d'abord votre médecin à ce sujet, mais à moins qu'il ne vous l'interdise, un petit verre à l'occasion, en bonne compagnie, ne vous fera pas de mal. Notez cependant que l'alcool peut intensifier la fatigue et aggraver les troubles de l'équilibre et de la vessie. Si vous éprouvez ces symptômes, vous feriez peut-être bien de limiter votre consommation.

Ceux qui prennent des médicaments devraient demander à leur médecin s'ils peuvent boire sans risque, avec modération. Ajoutons que la consommation excessive d'alcool n'est recommandée à personne.

Devrais-je utiliser une aide quelconque pour marcher ? Cela me donne l'impression d'abandonner la partie.
N'hésitez pas à utiliser l'aide qui vous permet de vivre de façon plus satisfaisante, de ménager vos forces, de vous faciliter la tâche et de mieux réussir ce que vous entreprenez. Il se peut que vous n'en ayez besoin que pour un certain temps, étant donné les hauts et les bas de la sclérose en plaques. Le fait de recourir à une aide ne signifie pas nécessairement que la maladie progresse et s'avère parfois un bon moyen de composer avec une situation temporaire.

« Le fauteuil roulant ne me restreint pas ; au contraire, grâce à lui, je peux sortir. Un fauteuil ou une canne, entre autres, peuvent bien souvent vous libérer, vous permettre de faire ce qui vous était devenu impossible. »

L'important est de pouvoir vous déplacer, quel que soit le moyen que vous deviez utiliser. Après avoir consulté un spécialiste de la réadaptation, votre médecin pourra vous prescrire l'aide qui répondra le mieux à vos besoins.

Il existe aussi toute une gamme d'accessoires. Les rampes et mains courantes seront utiles et sécuritaires si vous avez de la difficulté à monter ou descendre les escaliers ou à traverser une salle ou un corridor. Dans la salle de bains, les barres d'appui permettent d'utiliser la baignoire et les toilettes en toute sécurité. Soulignons qu'une douche indépendante est plus facile d'accès qu'une baignoire et que tout le monde devrait avoir un tapis antidérapant dans celle-ci. Les fabricants d'articles médicaux disposent souvent de salles d'exposition où vous pourrez voir leurs produits.

Par ailleurs, les commandes manuelles facilitent la conduite automobile à ceux qui ont plus ou moins perdu l'usage de leurs jambes. Elles peuvent être ajoutées à la plupart des modèles de voitures et sont offertes par plusieurs fournisseurs d'articles médicaux.

Plusieurs fabricants d'automobiles offrent des programmes d'aide à l'adaptation des véhicules.

Si vous songez à rénover votre maison ou à en construire une, pensez accessibilité totale. La Société canadienne d'hypothèques et de logement offre des plans de maisons pour personnes handicapées. Vous pouvez aussi consulter un architecte qui s'y connaît en matière d'accessibilité. Pour ce qui est de l'accessibilité des immeubles, contactez le Centre de conception sans barrières architecturales, au Sunnybrook Aids for the Daily Living Centre, 2075, av. Bayview, Toronto (Ontario) M4N 3M5 - (416) 480-6000. Au Québec, la Société d'habitation du Québec gère le Programme d'adaptation de domicile.

Bien d'autres aides ne relèvent que du gros bon sens. Vous trouverez de nombreuses ressources et suggestions pour adapter toutes sortes d'objets. Certaines aides sont fournies gratuitement par les provinces. La Société de la SP peut vous orienter dans vos démarches. Notez que certaines sections prêtent des articles médicaux à leurs membres. Pour en savoir davantage, communiquez avec votre section ou la division la plus près de chez vous, dont vous trouverez les coordonnées au dos de la présente publication.

Sexualité et SP. J'ai entendu dire que la SP pouvait
entraîner des problèmes sexuels. Est-ce vrai ?

Ce qu'il importe de dire avant tout, c'est que tout le monde peut avoir des problèmes sexuels, un jour ou l'autre, qu'on soit atteint de SP ou non. Ceux-ci sont très variés. Il peut s'agir, pour l'homme, de ne pas avoir d'érection quand il le voudrait, et pour la femme, de ne pas répondre aussi bien qu'avant aux mêmes stimuli sexuels.

Comme la sexualité fait partie intégrante de la personnalité et ne peut être dissociée de tout ce que nous vivons, il n'est pas étonnant que l'état dépressif ou l'angoisse influe sur les relations sexuelles. Même lorsqu'un couple a des rapports sexuels satisfaisants qui contribuent à apporter du réconfort, à conserver l'estime de soi et à libérer les tensions, il peut avoir de la difficulté à communiquer sur ce plan lorsque la SP se manifeste. Les couples devront donc maintenir une bonne communication dans tous les aspects de leur vie s'ils veulent surmonter ce genre de difficultés.

Voici comment une femme atteinte d'une lésion à la moelle épinière définit la sexualité : « La sexualité, c'est nos relations avec les autres, nos sentiments envers eux. C'est tout. C'est nous ».

Il est possible que la SP atteigne certaines parties du système nerveux reliées à la fonction sexuelle. Votre médecin pourra le confirmer, le cas échéant. Toutefois, même dans ces cas, la difficulté peut être passagère puisque la SP est souvent caractérisée par des rémissions. Cela signifie qu'elle peut avoir disparu un mois après son apparition. Un médicament récent, le sildenafil (Viagramd) s'est avéré efficace chez les hommes, mais ne s'est pas encore montré utile chez les femmes.

On admet en général maintenant qu'une vie sexuelle satisfaisante n'est pas nécessairement synonyme de coït. Même quand l'acte sexuel n'est plus possible ou n'est plus satisfaisant, il existe de multiples solutions de rechange pour les conjoints qui s'aiment et se préoccupent l'un de l'autre.

La Société canadienne de la sclérose en plaques a publié Sexualité et sclérose en plaques qui contient plus de détails sur ce sujet. Demandez cette publication à votre division. Vous trouverez également dans votre région des sexologues, des spécialistes en relations humaines et des conseillers matrimoniaux qui pourront vous aider.

Que dire de la contraception dans la SP ?
La grande majorité des femmes qui ont la SP continuent d'ovuler et peuvent donc devenir enceintes si elles ou leur conjoint n'utilisent pas de moyen de contraception.

Le couple peut choisir, avec l'aide d'un médecin, la méthode qui lui convient le mieux parmi les contraceptifs oraux, les dispositifs intra-utérins, les diaphragmes, les condoms, les mousses et les gelées. Si les conjoints jugent qu'ils ont assez d'enfants ou décident de ne pas en avoir, la stérilisation peut alors s'avérer la solution idéale. Vous feriez bien de discuter de tout cela avec votre médecin.

Effets de la grossesse sur la SP
Les études sur cette question montrent, en général, que la grossesse n'a pas d'effets négatifs à long terme sur les femmes atteintes de sclérose en plaques. Le risque de poussée est légèrement accru après l'accouchement. Selon les études, ce risque diminue durant la grossesse chez la plupart des femmes atteintes de SP. Il est peu probable que la grossesse ait des effets négatifs à long terme sur la SP.

Avant de prendre une décision, parlez-en à votre médecin. Vous pouvez aussi communiquer avec la Société de la SP pour de plus amples renseignements.

Le couple qui envisage d'avoir un enfant doit se demander si le conjoint atteint de SP aura l'énergie et la force voulues pour prendre soin de cet enfant et collaborer à son éducation. Pourrait-il compter sur l'aide de parents ou d'employés rémunérés ? Peut-il se débrouiller financièrement ? Est-ce qu'un seul salaire suffirait à subvenir aux besoins de la famille ?

Bien que la sclérose en plaques n'entraîne pas toujours, et même rarement, des incapacités graves, le couple doit tenir compte de cette possibilité lorsqu'il songe à fonder une famille. Pour en savoir plus, demandez le document Devenir parent en présence de la SP : une décision importante, à votre section ou à votre division.

Pouvons-nous continuer de vivre comme avant ?
Si vous n'avez pas de limitation ou ne présentez que de très légères incapacités, il se peut que vous n'ayez rien à changer à votre style de vie. Cependant, de nombreuses personnes atteintes de SP admettent devoir laisser de côté certaines activités exigeantes et prendre plus de repos lorsqu'elles prévoient se coucher tard. Ceci peut ennuyer les proches qui subissent alors les conséquences de la maladie.

Il faut donc parfois faire des compromis. Au lieu de vous épuiser, choisissez des activités qui plaisent à toute la famille et qui ne sont pas trop exigeantes sur le plan physique. Des jeux comme le bridge, les échecs, Scrabblemd ou Monopolymd peuvent vous faire passer d'agréables moments en famille.

« Lorsqu'on sort le soir, je me repose avant de partir ou je rentre de bonne heure, quitte à revenir en taxi si mon mari veut rester. Comme ça, je n'ai pas l'impression de gâcher sa soirée. »

Dans bien des endroits publics - galeries d'art, musées et certains centres commerciaux - des fauteuils roulants sont mis à la disposition des clients. Ce sera peut-être difficile, la première fois que vous en prendrez un, mais vous verrez, c'est un bon moyen de ménager vos forces, de prolonger vos sorties et de mieux en profiter.

Devrais-je prévoir un éventuel changement de style de vie ?
Il est toujours sage d'être prévoyant, même si vous n'aurez peut-être jamais besoin de mettre vos plans à exécution.

« Quand j'ai reçu mon diagnostic, nous étions en train de préparer les plans de la maison de nos rêves, au bord d'un lac. Nous avons donc mis l'accent sur l'accessibilité, même si je ne devais jamais utiliser un fauteuil roulant. Mon mari aurait eu beaucoup trop de chagrin de quitter cette maison si je n'avais plus été capable de m'y déplacer. On vit heureux depuis déjà sept ans dans cette maison et ça me réconforte de savoir que notre vie ne serait pas tellement bouleversée si je devenais handicapée. »

Il n'y a rien de mal à prévoir pour le meilleur et pour le pire. Et il est tout à fait raisonnable de tenir compte de la possibilité de devenir handicapé lorsqu'on dresse les plans d'une maison, qu'on pense à un emploi ou qu'on prépare un voyage autour du monde.

L'un des problèmes les plus délicats pour le couple est la possibilité d'avoir à changer de rôles. Les conjoints doivent en discuter à fond et envisager ensemble tout ce que peut leur réserver l'avenir. Il se pourrait, par exemple, qu'ils doivent apprendre à se tirer d'affaire avec un seul salaire ou que le conjoint bien portant doive assumer plus de tâches à la maison ou s'occuper davantage des enfants, tout en continuant de travailler. Il importe que la personne atteinte de SP aide son conjoint le plus possible, tant sur le plan moral que physique. Le fardeau paraîtra ainsi moins lourd et un sentiment d'entraide sera maintenu.

La personne atteinte de sclérose en plaques devra peut-être chercher un emploi moins exigeant physiquement.

« Lorsque j'ai appris que j'avais la SP, j'ai décidé de ne pas me marier, mais maintenant je sais que si je trouvais l'âme soeur, je serais prêt à m'engager. Bien sûr, je lui parlerais d'abord de ma maladie. »

Certains hôpitaux ont des conseillers qui peuvent vous aider à adapter votre mode de vie et vos projets de carrière à votre situation. Vous trouverez également des orienteurs professionnels dans les grandes villes. Par ailleurs, les programmes de réadaptation professionnelle provinciaux offrent des programmes de recyclage, et les conseillers de Développement des ressources humaines Canada devraient pouvoir vous renseigner sur vos perspectives d'avenir.

De plus, les groupes d'entraide de la Société de la SP pourront vous mettre en contact avec des personnes qui vivent les mêmes difficultés que vous, ou qui les ont surmontées (plus de renseignements ci-dessous). La Société de la SP peut vous informer sur les moyens de rester sur le marché du travail et de vous faciliter la tâche. Demandez la publication intitulée Aide et capacités - Guide sur l'emploi, la sécurité du revenu et la SP à votre division ou à votre section locale.

Où trouver de l'aide financière ?
Les questions d'argent prendront une toute nouvelle importance si vous avez la SP, que vous ayez des incapacités physiques ou non. Vous reverrez peut-être votre plan de carrière, étudierez vos besoins financiers actuels et vous informerez sur l'assurance disponible.

La plupart des employés qui ne peuvent plus travailler en raison d'une incapacité physique ont droit à des prestations d'invalidité en vertu du régime d'assurance collective de leur employeur. On devrait vous avoir parlé d'un tel régime et vous avoir remis une brochure sur le sujet lorsqu'on vous a engagé. Sinon, demandez cette brochure à votre employeur qui pourra aussi vous expliquer comment demander des prestations, s'il y a lieu.

Vous pourriez être admissible à de telles prestations sur présentation d'une preuve suffisante d'incapacité. Si vous travaillez à temps partiel, vous pouvez peut-être recevoir quand même des prestations entières ou partielles. Informez-vous auprès de l'assureur. Certains contrats d'assurance-maladie et d'assurance-vie peuvent également demeurés en vigueur. Vous pouvez obtenir des précisions à ce sujet auprès de votre employeur ou en consultant la brochure sur votre régime d'assurance collective.

Si vous avez travaillé le nombre d'heures minimal requis, vous devriez avoir droit aux prestations de l'assurance-emploi du Canada. Ceux qui ont travaillé au moins 600 heures peuvent recevoir des prestations d'invalidité durant 15 semaines tout au plus. Informez-vous à ce sujet au bureau de Développement des ressources humaines Canada le plus près de chez vous. Certains régimes d'assurance collective prévoient une assurance-salaire qui vient se substituer à l'indemnisation offerte par le gouvernement. Demandez à votre employeur qu'il vous renseigne là-dessus.

Il se peut que vous ayez contribué à un régime d'assurance-salaire privé ou que l'un de vos contrats d'assurance-vie individuelle prévoie une telle couverture. Dans un cas comme dans l'autre, vous pourriez avoir droit à des prestations mensuelles. Vous obtiendrez tous les renseignements et la marche à suivre pour une demande en ce sens auprès de votre agent ou de la compagnie d'assurance.

Le Régime de pensions du Canada et le Régime de rentes du Québec (similaire au RPC) sont des régimes d'assurance sociale qui s'adressent aux personnes salariées ou travaillant à leur compte, qui y ont cotisé entre les âges de 18 et 70 ans et dont les gains annuels dépassent un montant déterminé. Ils protègent les cotisants contre la perte de revenus attribuable à la retraite, à l'invalidité ou au décès. Des prestations d'invalidité sont offertes aux personnes dont l'âge varie entre 18 et 65 ans (âge où commence la pension de retraite du RPC), qui ont cotisé au RPC ou au RRQ pendant un nombre minimal d'années et qui sont " invalides " en vertu des lois sur ces régimes. Ceux-ci ne couvrent pas les frais médicaux tels que le coût des traitements pour la SP et les fournitures médicales. Pour en savoir plus sur les prestations d'invalidité, demandez un exemplaire de Aide et capacités - Guide sur l'emploi, la sécurité du revenu et la sclérose en plaques à votre section ou à votre division.

Si votre revenu global ne suffit pas à vos besoins, vous pouvez avoir droit à une aide financière offerte par les services sociaux de votre province (soit par le ministère de l'Emploi et de la Solidarité, au Québec). Dans ce cas, on tiendra compte de vos moyens financiers.

Dans certaines provinces, les municipalités peuvent apporter une aide financière à court terme, selon les moyens financiers du demandeur.

Nombre de dépenses reliées à une incapacité physique sont déductibles de l'impôt fédéral (et à une déduction d'impôt provincial, au Québec). Le contribuable handicapé ou son conjoint (si le premier est à la charge du second) peut donc demander : le montant pour personnes handicapées, une déduction pour frais médicaux, pour la rémunération versée à un préposé, pour les dispositifs et l'équipement qui permettent à la personne handicapée de se déplacer ainsi que pour les frais reliés au soin des enfants (dans certaines conditions). Vous pouvez vous renseigner auprès de l'Agence des douanes et du Revenu du Canada ou de Revenu Québec, si vous habitez dans cette province.

La Société canadienne de la sclérose en plaques n'est malheureusement pas autorisée à apporter une aide financière directe aux personnes aux prises avec cette maladie. Toutefois, elle offre des services qui peuvent aider ces personnes. Vérifiez auprès de votre section ou de votre division.

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Émotions et SP

J'ai l'impression que ma famille me surprotège ?
Vos proches vous aiment et ils sont attristés par ce qui vous arrive. Ils sont prêts à tout faire pour empêcher la maladie de progresser. Ils tiennent à ce que vous preniez bien soin de vous et veulent vous aider.

Pouvez-vous vous imaginer ce que ressentent vos parents ? Ils culpabilisent : « Mon Dieu ! Qu'est-ce qu'on a bien pu faire de mal ? Est-ce qu'on n'aurait pas pu le protéger contre cela ? » Et votre conjoint peut aussi se questionner : « J'ai peut-être été trop exigeant. Je ne lui ai peut-être pas accordé assez d'attention. Comment est-ce que je pourrais me racheter ? » Bien des gens prouvent leur amour et leur affection en s'occupant des autres.

« Je veux continuer à vivre et faire tout ce que je peux faire. Je n'ai pas de symptôme pour le moment. Mais ma femme me rappelle sans cesse que j'ai la SP. Elle m'empêche, par exemple, de tondre la pelouse et de tailler la haie parce qu'une infirmière de l'hôpital lui a dit de me ménager. Lorsqu'ils viennent me voir, mes parents ne cessent de me regarder et de me demander si je prends assez de repos. Mes amis aussi semblent préoccupés. Tous me voient constamment comme un malade. »

Tâchez de parler franchement à vos parents et amis. Dites-leur ce qui vous ennuie. Pour atténuer leurs craintes, expliquez-leur exactement ce que vous pouvez faire physiquement. Insistez sur le fait que vous voulez demeurer aussi autonome que possible et que vous comptez sur leur aide pour y arriver. Dites-leur combien vous tenez à conserver votre amour-propre.

Si vous trouvez cette démarche trop ardue, faites appel à des conseillers de votre région qui pourront vous aider, vous et votre famille, à surmonter vos difficultés et à apprendre à mieux communiquer.

Je me sens déprimé parfois.
C'est normal de se sentir déprimé, de temps à autre. Vous craignez de perdre votre santé et de devoir renoncer à vos projets d'avenir et à vos rêves. Vous devrez faire votre deuil de certaines choses et ne pourrez pas échapper à des journées de cafard. Il faut du temps pour s'adapter aux changements. Plusieurs études ont montré que la dépression peut être un symptôme de SP et qu'elle est traitable par des médicaments ou la consultation ou les deux.

Lorsqu'on broie du noir, on a généralement besoin de quelqu'un pour nous réconforter et nous aimer. Pourtant, on a tendance, dans ces moments-là, à se replier sur soi et à être maussade et difficile, éloignant ainsi les êtres qui nous sont chers lorsqu'on a le plus besoin d'eux. N'oubliez pas qu'eux aussi sont inquiets et déprimés. Il est très important que tous puissent alors parler de leurs sentiments.

« J'ai beaucoup de difficulté à parler à ma famille quand je suis déprimé. Tout ce que je veux c'est être seul, et quand on me demande ce qui ne va pas, je ne réponds pas. Devrais-je leur dire ce que je ressens ? Est-ce que ça ne les inquiétera pas davantage ? »

Ne croyez surtout pas que votre conjoint ou vos parents ne vous aiment pas parce que vous vous sentez malheureux et que personne ne vous réconforte. Comment voulez-vous qu'ils sachent ce que vous éprouvez si vous ne le leur dites pas ? Il ne faut jamais refouler ses sentiments. Votre famille ne peut pas deviner ce que vous ressentez ou ce que vous désirez. C'est à vous de le dire.

« J'étais très amère et j'espérais pouvoir terminer mes études. Mais j'ai dû les abandonner à cause de mes limitations physiques. Ce fut un tournant difficile dans ma vie. C'est à cette époque que j'ai suivi une psychothérapie. Malgré tout ce qu'on peut dire de ce genre de traitement, il m'a beaucoup aidée puisqu'il m'a permis de mieux comprendre mes besoins et mes aspirations et d'accepter la décision que j'allais prendre. »

Si vous vous sentez particulièrement déprimé ou bouleversé, n'hésitez pas à en parler à votre médecin qui verra s'il y a lieu de vous prescrire des antidépresseurs ou de vous adresser à un psychologue ou les deux. Face à une profonde dépression, il est recommandé de recourir aux services d'un professionnel (psychologue, psychiatre, travailleur social, prêtre) ou de discuter de la situation avec un bon ami. La Société de la SP a publié La sclérose en plaques et vos émotions qui pourrait vous être utile. Pour ceux qui lisent l'anglais, Dr Alexander Burnfield, lui-même atteint de SP, aborde le sujet dans son livre intitulé MS : A Personal Exploration que vous trouverez peut-être à votre bibliothèque municipale ou que vous pouvez emprunter à votre division de la Société de la SP.

La Société participe aussi à la formation de groupes d'entraide qui permettent aux personnes atteintes de SP, à leurs conjoints et à leurs enfants de se rencontrer pour discuter de leurs problèmes (se reporter à la page 28). Pour en savoir davantage ou pour voir s'il y a un tel groupe dans votre région, communiquez avec votre division ou votre section de la Société de la SP.

Que devrais-je dire à mes enfants et comment aborder le sujet ?
Le choix des mots et la manière d'aborder le sujet dépendront de l'âge des enfants et de leur niveau de maturité. Pour les tout-petits, il suffit de répondre à leurs questions sur l'état de papa ou de maman, à mesure qu'ils en posent. Cette façon de procéder les inquiétera moins qu'une annonce officielle et de grandes explications sur la maladie.

Les plus âgés devraient être informés clairement mais simplement. Les enfants ont tôt fait de remarquer les changements les plus subtils et peuvent craindre pour la sécurité de leur famille s'ils ne savent pas ce qui se passe. Ils se demandent souvent si leur parent malade va mourir. Une fois rassurés à ce sujet, leur angoisse disparaît.

« Je m'efforce de sortir souvent de la maison pour que les amis de mon fils me voient et se rendent compte que je suis exactement comme leur maman, sauf que je me déplace en fauteuil roulant. »

Il vous sera peut-être difficile de continuer de faire des choses que vous aviez l'habitude de faire avec vos enfants. Au lieu de jouer au hockey avec eux, par exemple, vous pourriez leur servir d'entraîneur, et pour remplacer les longues excursions en canot, allez à la pêche.

Bien sûr, toute votre vie familiale ne sera pas bouleversée. Vous avez encore beaucoup à offrir à vos enfants sous forme de compréhension et d'amour. Il faut mettre l'accent sur la qualité de vos rapports et non pas sur ce que vous pouvez ou ne pouvez pas faire. Pour être heureux, les membres d'une même famille doivent travailler ensemble, s'amuser ensemble et partager les responsabilités.

La Société canadienne de la sclérose en plaques offre des publications conçues expressément pour les enfants et leurs parents, dont Comment parler de la SP à ses enfants. Pour de plus amples renseignements, communiquez avec votre section locale ou la division la plus près de chez vous.

Comment annoncer cela à mon entourage ?
Votre entourage se compose de vos intimes et des personnes de votre milieu. Vos parents, vos amis et votre employeur voudront évidemment savoir ce qui vous arrive, surtout si vos symptômes sont apparents. Ils voudront aussi savoir comment ils peuvent vous aider.

Vous pouvez commencer par leur expliquer brièvement la maladie et ses effets actuels sur vous (la Société de la SP offre des publications qui vous faciliteront la tâche). D'une certaine façon, vous apprendrez ainsi ensemble. Votre employeur voudra savoir si vous pouvez ou non continuer de travailler. Profitez-en pour le rassurer, s'il y a lieu, ou lui parler d'éventuels changements qui allégeraient votre tâche sur le plan physique. La Société de la SP peut vous aider à aborder le sujet avec lui. Une brochure intitulée Aide et capacités vous est offerte à votre division.

Vous pouvez décider ou non de parler de votre maladie à d'autres personnes de votre connaissance si le sujet est abordé. Le cas échéant, il n'est probablement pas nécessaire de fournir des explications détaillées.

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Société canadienne de la sclérose en plaques

Comment la Société de la SP peut-elle m'aider ?
La Société canadienne de la sclérose en plaques est un organisme national sans but lucratif qui subventionne la recherche sur la sclérose en plaques, offre des services aux personnes atteintes de cette maladie et sensibilise le public et les professionnels de la santé à la SP. En tant que membre de la Fédération internationale des organismes de sclérose en plaques, elle collabore avec les autres organismes nationaux de sclérose en plaques dans le monde.

La Société canadienne de la sclérose en plaques compte un bureau national, établi à Toronto, sept divisions régionales et environ 120 sections et regroupements locaux. Le bureau national s'occupe principalement de coordonner les programmes de recherche, de services destinés aux personnes atteintes de SP, de collecte de fonds, d'action sociale et d'information du public. Les divisions et les sections dispensent des services aux personnes atteintes de SP et à leur famille, mènent des campagnes de sensibilisation et recueillent des fonds pour soutenir les activités de la Société.

Comment devenir membre de la Société ?
Rien de plus facile, et vous profiterez de nombreux avantages. Par exemple, vous recevrez régulièrement et gratuitement les revues de la Société et des renseignements sur la recherche et les services. Nos membres ont aussi l'occasion de partager leurs expériences et leurs préoccupations avec d'autres personnes atteintes de SP. Nombreux sont ceux qui considèrent cela comme l'une des meilleures raisons de joindre la Société. Évidemment, tous les dossiers sont confidentiels et personne ne saura que vous avez la SP si vous n'en parlez pas.

Demandez une formule d'adhésion à votre section locale ou votre division.

Vous pouvez toujours également communiquer avec la Société de la SP pour vous informer sur l'évolution de la recherche et les services disponibles. Des ateliers et des conférences sont aussi organisés et vous pouvez y participer, même si vous n'êtes pas membre.

Quels services la Société m'offre-t-elle ?
Les services varient d'une division à l'autre selon les programmes provinciaux et communautaires existants, étant donné que la Société de la SP ne veut pas faire double emploi avec les services déjà offerts.

Les services individuels et familiaux de la Société de la SP sont divisés en trois grandes catégories : soutien, information et financement. Ceux-ci forment la structure de base de ce secteur d'activité pour les divisions et les sections dans tout le Canada.

Soutien

  • Défense des droits individuels
  • Soutien psychologique
  • Consultation et orientation
  • Groupes d'entraide et de soutien
  • Activités sociales et récréatives

Information

  • Publications de la Société de la SP
  • INFO-SP - Centre de documentation
  • Bibliothèques de prêt
  • Conférences et ateliers

Financement

  • Achat ou location d'équipement médical
  • Programme d'aide particulière

Les personnes atteintes de SP peuvent participer au processus de décision quant aux services à offrir, en se joignant à leur section, à leur division ou au bureau national. Ainsi, la Société canadienne de la sclérose en plaques s'assure d'offrir des programmes qui répondent vraiment aux besoins de sa clientèle.

La Société se fera un plaisir de vous apporter l'aide dont vous avez besoin, dans les limites de ses divers services. Communiquez avec votre section ou la division la plus près de chez vous.

Qu'est-ce qu'un groupe d'entraide ?
Les groupes d'entraide réunissent de façon informelle et souvent durant une période de temps limitée, des personnes aux prises avec des problèmes et des intérêts communs. D'une certaine façon, ce concept existe depuis des siècles. Mais aujourd'hui, les organismes comme la Société canadienne de la sclérose en plaques aident les gens aux prises avec les mêmes difficultés à se regrouper.

Les membres de ces groupes se sentent ainsi moins seuls et découvrent des moyens de composer avec la maladie. Il existe des groupes pour les personnes atteintes de SP, leurs conjoints et leurs enfants. Pour de plus amples renseignements, communiquez avec section ou la division la plus près de chez vous.

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Société canadienne de la sclérose en plaques
Ligne sans frais pour joindre votre division : 1 800 268-7582

Divisions, Société canadienne de la sclérose en plaques :

Courriel : cliquez ici info@scleroseenplaques.ca
(Veuillez inscrire le nom de votre municipalité et de votre province dans votre courriel)

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